Dès le début du mois d’avril, les cultivateurs labouraient à la charrue « la chènevière » qui avait été préalablement fumée, et c’était souvent le travail des femmes pour semer les graines en sillons, la graine récoltée à l’automne précédent « le chènevis », les graines étaient recouvertes par un hersage.
Au bout de 4 à 5 jours, les plantes levaient, puis venaient le sarclage, en laissant une plante tous les 5 à 6 centimètres, il faut que les tiges soient assez serrées pour pousser très droite et sans ramifications.
La récolte
Vers le quinze août, lorsque les plants prenaient une teinte jaunâtre, on procédait à l’arrachage, les hommes vêtus d’un grand tablier de toile blanche tiraient sur la plante, puis tapotaient la motte sur leur sabot pour l’émietter et obtenir une racine nue, et rangeaient les tiges sur le sol en petit fagots, les femmes revêtues du même tablier suivaient et attachaient ces fagots avec deux liens bien serrés.
Le rouissage
Dès la mise en gerbes, celles-ci était chargées sur un char spécialement aménagé et conduites au routoir.
Séjour dans l’eau
Arrivé au bord de l’eau, il fallait tout de suite construire le radeau, les bottes était enfiler sur une branche et placer tête bêche, et lestées de grosses pierres pour les immerger.
Le cultivateur surveillait sa meule tous les jours pour juger du degré de maturation .En cinq ou six jours, l’écorce se décollait et il était temps de retirer le chanvre.
L’exposition au soleil
Après deux jours de séchage, le chanvre était transporté en prairie, les tiges étendues cote à cote pour le séchage complet au soleil. Le lendemain on retournait les tiges de l’autre côté.
Le surlendemain on reformait les fagots en séparant les tiges mâles et femelles. Une fois le chanvre sec ont le chargeait pour la ferme au plancher ou sur des claies sous un auvent.
Le teillage consistait à détacher la fibre provenant de l’écorce, travail des hommes à la veillée, le chanvre ainsi teillé prenait le nom de filasse. Le tout stocké au grenier en attendant la vente pour des vêtements ou pour la fabrication des cordes.
Délibération en séance extraordinaire du 17 Mars 1895
Maire Jean Félix BORJON
Routoir de la Lie Pontet
L’assemblée est attirée sur l’établissement d’un routoir public pour le chanvre dans la pièce d’eau de « la Lie Pontet ».
Considérant que la culture du chanvre qui a tout temps en une grande importance dans la commune de Manziat, a pris ces dernières années un développement considérable, qu’il faut favoriser. Mais que l’intérêt et l’avenir même de cette culture dépend des moyens qu’on va avoir de faire rouir le chanvre.
Considérant que la pièce d’eau de « la Lie Pontet », situé sur la route n° 1, facilement abordable pourrait être utilisée par toute la commune et serait suffisante pour le rouissage de tout le chanvre récolté dans Manziat.
Vu les réparations qu’ont été faites récemment a cette pièce d’eau et qu’on en a pour résultat d’augmenter la profondeur de l’eau, tout en la rendant plus claire et par suite plus propice au rouissage.
Décide qu’un routoir public sera établi dans la pièce d’eau de « la Lie Pontet ».
Avisant ensuite aux moyens pratiques de mettre ce projet a exécution, l’assemblée est amenée à examiner les dépenses à faire pour acheter et faire transporter sur les lieux la pierre nécessaire pour que les Habitants puissent charger leurs dépôts de chanvre en rouissage, ce qui se faisait auparavant a la qualité du chanvre.
Des longs débats sur cette question, il ressort qu’il serait nécessaire d’acheter quinze toises de 15 m2 de pierres, à raison de soixante-huit francs, à prendre au port d’Asnières suivant les prix courants de ces matériaux, soit pour les quinze toises une somme de mille vingt francs.
Le transport de cette pierre à « la Lie Pontet » sera fait par les habitants en corvées volontaires, comme le nettoyage de la mare a déjà été effectué.
Le conseil considérant d’autre part que tous les habitants réclament énergiquement l’achat de la pierre en question.
Qu’il importe pour cette dépense qui s’impose de plus en plus de profiter des dispositions que les intéressés montrent de vouloir faire les charrois de matériaux.
Que des fonds communaux existent dans la caisse municipale suffisent pour supporter la dépense projetée.
Et autoriser la commune à acheter la pierre de gré à gré chez les meilleurs fournisseurs des carrières de St Martin du Mâconnais.