L’origine de la Saône
La Saône prend sa source dans les Vosges, à Vioménil à 405 mètres d’altitude. Elle est longue de 482 km. Elle a été rendue navigable par l’installation de barrages et le creusement d’un chenal. La Saône est caractérisée par une pente très faible: 5 cm au kilomètre entre Verdun-sur-Doubs et Lyon, c’est pour cela que son courant est très lent, en dehors des périodes de crue. La Saône est alimentée par le Doubs et par de nombreux affluents dont la Reyssouze et la Seille.
La construction de la digue
A la suite des trois dernières crues d’octobre à novembre 1930, de 5 mètres à 5 mètres 52, les représentants de 7 Communes, Reyssouze, Boz, Ozan, Asnières, Vésines, Manziat, et Feillens se réunirent pour constituer un syndicat d’endiguement. Un projet de construction d’une digue fut établi et soumis à l’avis des Communes intéressées et des services de la navigation. Car la zone ainsi protégée devait servir de bassin de rétention pour les crues importantes survenant pendant les périodes où les inondations étaient moins nuisibles, voire utiles.
Le syndicat d’endiguement était présidé par le Maire de Manziat: Mr Jean Claude Ferrand, le conducteur des travaux était un Manziati employé à la navigation Mr Joanny Ferrand, Mr Maréchal le Chef de chantier. Ce chantier était spectaculaire, le matériel d’extraction et de transport était constitué de puissants tracteurs, montés sur des chenilles, tirant des bennes roulantes. Ces dernières raclaient la terre, une fois remplies, elles étaient déversées sur la digue. Cette terre ainsi déposée était tassée par des chenilles.
Au début, l’entretien de la digue était assuré, chaque hiver, par des équipes locales composées de jeunes du village ou de petits exploitants cherchant à gagner un peu d’argent, ce système pris fin autour de 1970. Quelques noms de Manziatis René Benoit, Léon Laventure, Marcel Benoit, Raymond Laventure, Joseph Prevel, André Ferrand, etc… Les travaux furent alors exécutés mécaniquement.
Les vannes sur la Saône
Tout au long de la digue, de nombreuses vannes empêchent l’eau de remonter par les cours d’eau en cas de crue. Celle d’Asnières à l’écoulement est là plus prés de Manziat est géré par Michel Fontis. A partir de 3 mètres à 3 mètres 50, il faut fermer les vannes. A la décrue il faut les ouvrir pour vidée la prairie inondée. Ces manœuvres s’effectuent à l’aide d’une manivelle.
La Saône et ses crues
Quelques crues restées dans les mémoires des riverains.
Depuis 1640 en janvier 6 mètres 42, année où l’on à commencer à noter le niveau atteint par les eaux. En 1771 quinze crues de plus de 6 mètres ont été enregistrées, en décembre 6 mètres 95.
Au cours des saisons, la prairie à subit des crues plus ou moins importantes et se transforme en un immense lac. Ces crues sont sont dues aux pluies abondantes tombées sur le bassin versant de la Saône et du Doubs, auxquelles s’ajoutent en hiver et au printemps les eaux provenant de la fonte des neiges des massifs des Vosges et du Jura. Dans notre prairie, les eaux arrivent de deux façons: soit par les ruisseaux et les petites rivières locales soit: lorsque la Saône atteignant 5 mètres 25 à 5 mètres 30 passe par-dessus la digue, se déverse et remplit la prairie.
Avant l’exhaussement de la route d’Asnières en 1981: un premier exhaussement avait été réalisé dans les années 60, au niveau de 4 mètres 30 à 4 mètres 40, mais la circulation était souvent coupée. Dans ce cas , des services de bateaux sont mis en place à partir de Manziat, Asnières et Vésines pour assurer le déplacement et le ravitaillement des habitants des deux villages encerclés par les eaux. Il arrive aussi que la prairie prenne des allures de grand nord, quand le thermomètre descend largement en dessous de zéro, la glace envahit la prairie inondée qui ressemble alors à une vaste banquise et peut servir de patinoire .
En 1840 le record absolu: à Manziat après vingt-huit jours de pluies de septembre à octobre, le niveau d’eau atteint 8 mètres 05, à Chanfant et aux Pinoux trois maisons en portent la marque et 10 maisons se sont écroulés: Sources recueil des Amis du Patrimoine.
Dans le Département de l’Ain, on compte 1086 maisons détruites et 86 gravement endommagées. A Feillens 85, à Cormoranche -sur-Saône 115, à Grièges 106, à Montmerle-sur-Saône 270 maisons en pisés. A Beauregard ou l’inondation atteignit la cote de 8 mètres 50 l’eau détruisit toute la partie inférieur, dont les maisons étaient également en pisé. En Saône-et-Loire la ville basse de Tournus fut recouverte de 2 mètres 50 à 3 mètres d’eau. A Chalon-sur-Saône, le Sous- Préfet porta secours aux populations de Verjus et de Verdun, avec le bateau à vapeur Gondole n° 2, plus de 30 maisons s’écroulèrent à Mâcon rue de Lyon.
La crue la plus importante du vingtième siècle en 1955, 6 mètres 96 le 21 janvier, à Chanfant 7 maisons furent inondées, aux Pinoux la maison de Georges Colas, et la ferme des Buranges.
La crue de la Saône en 1978 à Manziat
La crue de la Saône aux Pinoux chez Georges et Bernard Colas en 1981
Les bacs sur la Saône
A la fin du XIX siècle, 31 bacs étaient encore en service sur la Saône, pour pallier à l’insuffisance du nombre de ponts, les derniers bacs disparaitront dans les années 1955-1960.
Quelques ponts sur la Saône
Au moyen âge seules les villes de Chalon-sur-Saône, Mâcon, Lyon possédait un pont. Des ponts en pierres, en bois, métallique, ponts suspendus, en béton. Pas très loin de notre village de Manziat on trouve celui de Tournus, Uchizy, Fleurville, Saint Laurent-sur-Saône, Arciat, et enfin le dernier pont sur la Saône la Mulatière.
Une écluse et le barrage sur la Saône a Rochetaillée
Le principe de l’écluse est simple: dés que le bateau a pénétré dans le sas entre les deux paires de portes, on remplit ou on vide cet espace, amenant l’eau et le bateau a hauteur du bief supérieur ou du bief inférieur. Autrefois, chaque écluse était manœuvré par un éclusier, plus souvent par une éclusière. Aujourd’hui les écluses sont automatisées.
Gilles Prevel de Manziat est éclusier sur la Saône au village de Orme en Saône- et- Loire.
Le Halage sur la Saône
Le halage humain à la bricole ( harnais de tissu ou de chanvre) palliait l’absence d’aménagement des berges de la Saône. Deux hommes suffisaient à haler une cadole chargée de 100 tonnes de fret.
La Batellerie sur la Saône
Le 24 juillet 1784, l’inauguration du percement des canaux de Bourgogne et de Franche-Comté du (Rhône au Rhin ) par le prince de Condé, marqua l’ouverture de liaisons fluviales directes avec d’autres bassins. La gare d’eau en 1840.1843 creusée pour le stockage du bois flotté venu des Vosges, donne une idée du volume transitant par saint Jean-de-Losne, les nombreuses péniches en attente de fret en amont du viaduc. Le chantier naval équipé d’une grue de 16 tonnes, témoignent de l’importance passée et présente de la batellerie.
Transport de combustibles minéraux venus du Nord, des matériaux de construction de ciment, sables, graviers lorrain. Les produits agricoles comprennent des céréales, des betteraves pour alimentées les sucreries. Les produits alimentaires comme les pommes de terre de la Haute-Saône destinées aux féculeries.
Les dragages constituent la plus importante des activités nées de la Saône, en effet chaque petit port est avant tout le dépôt d’une société de dragage. Le trafic charbonnier est relativement intense grâce a des houillères du bassin de Blanzy soit environ 2 millions 700 tonnes de charbons par an.
Les croisières sur la Saône
Le XIX siècle est l’ouverture des canaux virent naitre un tourisme fluvial longtemps réservé à une élite. Aujourd’hui, il est devenu accessible à tous, grâce à toute une gamme de formules de bateaux. Incomparable moyen de découvrir la France et ses régions tranquillement. Il a pris au cours de ces quinze dernières années un essor considérable, et devient un enjeu économique majeur pour la Val de Saône.
La Saône accueille aujourd’hui en transit des bateaux venus de l’Europe entière. Les riverains s’adonnent également à la plaisance, grâce aux nombreux ports. Mais paquebots, péniches hôtels, et bateaux à passagers connaissent également un engouement croissant. En 2000 l’écluse de Gray enregistrait plus de 6 000 bateaux, soit prés de 50 par jour pour les mois d’été. Près de Manziat le port de plaisance de Mâcon.
La pêche en Saône
De nos jours en Saône, la pêche à la ligne est fortement pratiquée à la fois du bord ou en bateau. Les pécheurs viennent traquer des poissons carnassiers comme la perche, le sandre, le brochet et également le silure qui atteint des tailles record de 2,50 mètres ici. En effet le silure en Saône est très bien représenté et attire de nombreux pécheurs à la quête du « trophée » pour ensuite le relâcher. La carpe est aussi en abondance en Saône, sa pêche attire beaucoup parfois même des pécheurs étrangers; sur certains secteurs elle est pratiquée de nuit.
La Saône regorge également de cyprinidés comme l’ablette, le gardon, la brème. Effectivement , la friture d’ablettes de Saône est très populaire et recherchée, elle est servie dans les restaurants de bords de Saône.
La Saône est divisée en lots et exploitée par des pécheurs professionnels qui utilisent filets et nasses pour attraper différents poissons et même des écrevisses qui seront ensuite vendus.
Source : Pierre Ferrand de Manziat
La confluence de la Saône et du Rhône
Depuis Vioménil la Saône a parcourue 473.300 kilomètres
Le confluent à l’origine se situait au pied de la colline de la Croix-Rousse, au niveau actuel de la place des Terreaux. Le confluent prenait la forme d’un marécage, en face du confluent l’île de Moignat. En 1760, l’ingénieur Michel Antoine Perrache propose d’assécher les marécages et de repousser le nouveau confluent au quartier d’Ainay derrière la basilique au niveau de la Mulatière soit quelques kilomètres plus bas.